Tandis que se prépare la conférence de Londres, nous devons déjà parer aux conséquences de son échec probable

11/1947 ?

 

Avant la Conférence de Londres, les jeux se préparent. Disons tout de suite que cette préparation ne va pas sans une certaine obscurité et une certaine ambiguïté. À quoi tiennent-elles ?

L'opportunité politique, la bienséance, obligent les puissances à disposer apparemment leurs plans comme si la réussite de la conférence de la dernière chance était possible. Agir autrement serait en donner figure de vouloir l'échec. Mais chacun sait qu'à moins d'un miracle la conférence échouera. Et on ne peut ni ne doit compter sur les miracles.

Ainsi la France. Théoriquement, elle reste sur les positions définies avant Moscou. Ces positions, tout donne à penser qu'elles les conservera pour le premier engagement, ce premier tour des questions que les Quatre effectuent toujours avant la véritable discussion. Mais, pour le second tour s'il y en a un ?

Pour envisager ce que pourra être l'évolution de la position française, il faut voir les données mêmes du problème. Car il s'agit moins d'évoluer que de répondre à des données nouvelles, la question allemande ayant complètement changé. Deux facteurs dominent désormais :

1°) Le fait que l'Allemagne soit coupée en deux.

2°) La naissance probable d'une Europe à la suite de la conférence des Seize.